vendredi 4 mai 2012

La Rivière

La Rivière - "My mother's kitchen"
A Strasbourg
Pas dans le guide
Tasté fin mars 2012, par un soir de semaine



En fidèles lectrices de Beau à la louche, une amie et moi-même avons voulu taster la Rivière à Strasbourg. A deux jours de mon départ, je me suis dit que ce serait le der des der. Après, on calmera un peu le jeu pour être belle pour le mariage de ma sœur. Eh bien...mauvaise pioche!
Pour résumer : c'est très bon mais ça se la raconte beaucoup trop!

Mise en scène excessive : bar installé sur les rebords des fenêtres, bougies aux flammes chancelantes, comme si les passants de la rue des dentelles allaient s'y installer, alors qu'on est en mars à Strasbourg! Porte d'entrée grande ouverte (bienvenue dans mon humble demeure), objets disséminés partout, y compris à même le sol, comme si -oups- ils s'étaient trouvés là par hasard. Bouquins neufs "négligemment" posés partout, même sur les tables (hyper pratique). Il fait froid, sombre et la musique tantôt zen tantôt pop-folk est diffusée très fort.

Le menu, éclairé à la chandelle,  fait bien envie : tapas d'inspiration asiatique, ou quelques entrées et plats à choisir à la carte. Pour les plats, vous choisissez votre viande ou votre poisson accompagné de son bouillon, puis êtes l'auteur de votre assiette en choisissant un type de féculent et un type de légume... A moins que le maître des lieux ne vienne vous imposer son choix : "sélectionnez votre viande ou votre poisson et je l'accorderai". Soit. Pour le vin, "que voulez-vous? du rouge? ok" dit-il en fermant les yeux, comme le fait Claire Chazal pour inspirer confiance. Il me sert un verre de Bordeaux excellent.


Un apéro ludique arrive, servi dans des éprouvettes, avec un ordre imposé pour les déguster. Les entrées sont superbes, dommage qu'on ne les voie pas très bien à cause de l'obscurité.

raviolis de dorade minute
soupe de crevette de Hue
(bouillon présenté dans une théière en fonte,
à doser à sa guise)

poulet grillé au lemon grass
+ bouillon aux trois gingembres
Le plat aussi est sympathique, mais je suis dérangée par une certaine autorité dans la disposition des assiettes, au cordeau, et les instructions du patron qui vous dit dans quel ordre goûter les mets et que faire entre pour neutraliser les goûts. Les saveurs sont résolument asiatiques (gingembre, citronnelle appelée "lemon grass", coriandre), avec des touches inattendues comme de l'aneth ou des cranberries séchées. "Encore un verre de vin?" Et sans que je n'y puisse quoi que ce soit, ce sera un verre de Bourgogne.
saumon cuit-cru au Cumawa
+ bouillon de saumon au tamarin
+ riz parfumé au lait de coco et au jasmin

L'addition elle aussi vient avec des surprises : thé et plateau de confiseries et puis, beaucoup moins sympathique, le prix de la carafe d'eau, "filtrée par un système venu de Suède", 5€, ainsi que celui de nos verres de vin: 7€ le Bordeaux et 10€ le Bourgogne.

De toute évidence, le patron souhaite imposer son bon goût à tous nos sens, tout en jouant la carte de l'authenticité et du retour aux sources (ce restaurant était autrefois le restaurant vietnamien tenu par ses parents).
Your "mother's kitchen"? I don't think so.




PS : d'autres ont beaucoup aimé, la preuve.


1 commentaire:

  1. Merci pour ton mail qui m'a permis de découvrir ton blog que je trouve très sympa, dommage que tu ais quitté Strasbourg, j'aurai adoré y découvrir ton avis pour d'autres adresses du coin.
    Je suis tout à fait ok avec toi sur la déco too much et sur le personnage... La plupart du temps je ne bois pas de vin mais on m'a déjà fait la remarque que les vins n'ont aucun prix affiché (ce qui en général est mauvais signe)
    Mais je trouve la cuisine si bonne que je passe outre (et puis quand on veut manger léger c'est parfait)

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