dimanche 13 octobre 2013

Sushiqui



Sushiqui
Marseille (5e)
un vendredi soir de juin 2013



On rentre chez Christian Qui comme si c'était dans son studio d'étudiant, au rez-de-chaussée d'une rue déserte du 5e arrondissement de Marseille. Une seule pièce équipée d'une table rectangulaire pour 6 personnes, une cuisine et son comptoir qui peut recevoir deux autres "potes", et un tourne-disque. J'ai d'abord été un peu intimidée, justement par cette impression d'entrer dans l'intimité de quelqu'un, et de ne pas connaître en les codes (chef seul et peu bavard au premier abord, pas de carte ni sur la porte ni une fois installés, les autres convives pas encore arrivés, impossible de copier sur eux...).

Et puis on se laisse faire, on laisse Christian détailler tranquillement ce qu'il propose ce soir-là (huîtres, soupe miso, nigiris - comprenez sushis - et sashimi de poissons dont je n'avais jamais entendu le nom...). Le credo de la maison est la pêche locale que le chef va recueillir chaque matin au vieux port. Et pour le vin, vous l'aurez deviné, Christian propose du vin nature (au verre ou à la bouteille). Outre cet engagement envers le produit, cette adresse jouit d'un savoir-faire et d'une technique de haute volée, acquise auprès de grands chefs japonais expatriées aux Etat-Unis.

Après les avoir soigneusement préparées sous nos yeux, Christian nous servit deux merveilleuses huîtres, bien charnues, reposant sur une excellente salade d'algues, baignées d'une sauce extraordinairement acidulée, renfermant une touche de wasabi et d'huile d'olive!
Pour se faire plaisir, on a également choisi une valeur sûre, le nigiri de langouste, simple et délectable à souhait.
On a aussi eu le droit à un autre nigiri à la rousette puis à un sashimi de liche que l'on pouvait se partager comme un plat pour deux. 

photo piquée sur http://www.marsenville.com/Sushiqui_a459.html

C'est passionnant de voir le chef travailler, découper ses poissons, doser les assaisonnements...

J'ai eu droit de changer le 33t sur la platine quand on l'a eu assez entendu (un Gainsbourg que j'ai remplacé par un Taxi girl). L'ambiance avait pris, l'humeur était joyeuse.

En fin de compte, on part de chez Christian comme régalé par un ami qui vous a voulu du bien.


PS : Note non iodée, env. 25€ par personne avec un verre de vin.

jeudi 3 octobre 2013

Les Mamies bruncheuses


Marseille (7e)
adresse sous-louée donc pas dans le Fooding® 2013
un dimanche midi de mars 2013, puis à la naissance de l'été



Les Mamies bruncheuses, c'est avant tout un concept épatant : tous les samedi et les dimanche, trois "mamies" investissent la cuisine et la salle d'un resto qui, sans elles, sommeillerait le week-end, afin d'y servir un fabuleux bunch 100% maison. N'ayant de fait pas pignon sur rue, elles se sont faites connaître par le bouche à oreille et par la presse locale, et notamment par ceci. Et ça marche fort : les mamies se démènent.

Au départ, c'est en face de la plage des Catalans dans le très 70's resto Les Acolytes qu'elles officient. (Il faisait tellement beau et chaud ce dimanche matin de mars où je les ai découvertes que des hommes se baignaient déjà... )






Finalement, les propriétaires des Acolytes ont vendu et les repreneurs n'ont pas repris les mamies qui allaient avec. Pire, quand j'ai appelé pour réserver pour le brunch sans savoir que les mamies n'y étaient plus, ils ont pris ma réservation sans me prévenir. Après avoir découvert la supercherie et quand je leur ai opposé qu'ils n'étaient pas les mamies, ils ont argué que le concept était le même. Mensonge! Les mamies sont inimitables.

Pourquoi? Parce qu'elles préparent un brunch simple, généreux et délicieux, et qu'elles sont adorables. J'ai pu le ré-expérimenter dans leur nouvelle maison éphémère au 8 place Eugène dans le 7e. Là encore, j'ai pu savourer un bon café à volonté, une orange pressée, du pain aux céréales maison, des cookies au chocolat maison, de la brioche maison, un yaourt maison accompagné de muesli maison, des confitures et des pâtes aux noisettes à tartiner maison. 



Pour le salé, des légumes rôtis et un flan aux courgettes accompagnaient de petites saucisses grillées et un oeuf à la coque, rafraîchis de brins de roquette. 


Ce moment de douceur et de plaisir s'est terminé par quelques morceaux de fruits de saison frais. 

Le tout pour...20€.  

Je crois savoir qu'elles ne comptent pas régaler nos dimanches matins trop longtemps alors profitez d'elles vite.



PS : merci à D. de m'avoir fait découvrir cette "adresse".

dimanche 28 avril 2013

Les Pieds dans le plat


Les Pieds dans le plat
Marseille (6e)
un samedi soir de janvier 2013


Les pieds dans le plat, c'est tout ce que je recherche et ce que j'aime dans un restaurant : un accueil cool et sympathique, des conseils avisés sur le menu et le choix des vins, une ardoise originale et de saison aux prix sages et bien sûr des assiettes qui régalent.

Ce soir d'hiver là où nous avons appelé quelques heures avant celle du dîner et où on nous  proposé la dernière table qui restait, nous avons pu goûté :



à un ceviche de dorin aux légumes de saison
(fenouil, choux romanesco,  choux-fleur, oignon rouge...)
Le dorin était fin et mariné à point, les légumes croquants à souhait, le tout parfaitement assaisonné.

aux couteaux gratinés au parmesan, copeaux de jambon
et velouté de courge : à tomber!
Ensuite, le festival continua : 
cochon de lait croustillant, écrasé de pomme de terre à l'huile d'olive
et jus acidulé
Comme vous pourrez le voir sur la photo, je n'ai pas pu goûter à un autre plat car dès que le mot "cochon de lait" apparaît sur un menu, c'est le craquage unanime... Les autres plats étaient tout aussi alléchants, les accompagnements toujours originaux et le chef porte une attention toute particulière aux jus.

Pour finir, le choix fut difficile entre un biscuit meringué à la noisette et crème de marron allégée, une crème moelleuse au chocolat noir du Mexique, streussel aux noisettes et confit d'orange, une brioche dorée aux coings confits, au caramel laitier au gingembre et nage de pamplemouse, et

une petite crêpe marocaine au miel de tilleul, marmelade de clémentine
et vinaigrette sucrée au citron
et...

un sablé breton, poire confite et mousseline café-laurier
C'était frais, très astucieux et le café, subtilement dosé, se mariait parfaitement à la poire.

Avant de vous servir le verre de vin que vous aurez choisi sur ses conseils précis et passionnés, le maître d'hôtel version 2013 aura la gentillesse de vous le faire goûter pour s'assurer qu'il vous plaît, ce qui est suffisamment rare pour le signaler. 

Le menu du soir et du samedi midi vous en coûtera 35€! Une adresse précieuse, donc.

2 rue Pastoret
13006 Marseille
Tél : 04 91 48 74 15





samedi 26 janvier 2013

Au poisson bleu

Poissonnerie au Poisson Bleu
Palavas-les-Flots (34)
testé un dimanche midi de juin 2012


Je me faisais une joie d'inviter ma soeur et son âme-soeur au resto, à Montpellier, un dimanche midi. Mais toutes les adresses référencées par le guide du F--DING sont fermées. Une restauratrice au repos répond cependant au téléphone. Et devant mon désespoir, elle a la gentillesse de me recommander sa petite adresse favorite : la poissonnerie du Poisson bleu à Palavas-les-Flots, ouverte toute la journée.
Bien que la fameuse station balnéaire ne m'inspire pas confiance, nous suivons son conseil et y allons.


Ce fut une très bonne surprise : dans une véritable poissonnerie, de beaux étals de poissons et de fruits de mers invitent à faire son choix.





Puis nous nous asseyons en terrasse sur des tabourets hauts et nous faisons servir en toute simplicité dans de la vaisselle et des gobelets en plastique:
des produits dans leur plus simple appareil...



supions à la plancha
frites maison!
... et des spécialités régionales
paëlla
bourride de lotte à la sétoise (à l'aïoli)

Cela fait au moins une excellente raison d'aller faire un tour à Palavas!

dimanche 20 janvier 2013

La Cour de la ferme


La Cour de la ferme
Lourmarin (84)
p. 144 du Fooding® 2012, retiré du Fooding® 2013
tasté et non approuvé fin mai 2012


Quelle déception pour moi qui avait écouté passionnément François-Régis interviewer la patronne des lieux, Reine Sammut! Je m'étais empressée d'acheter son livre et expérimenté avec entrain quelques unes de ses recettes provençales.
Dans un immense domaine abritant un hôtel de luxe, un restaurant étoilé, une piscine et autres potagers en marge du village de Lourmarin dans le Lubéron, "le bistrot" proposant un menu du marché à 35€ me semblait une excellente première marche vers le royaume Sammut.




En réalité, il est plus particulièrement adressé aux touristes susceptibles de s'émerveiller devant une assiette de salade de poivrons rouges!
Le décor très "country", comme si nous allions d'une minute à l'autre nous lever et danser le madison, semble d'ailleurs faire un appel du pied à une certaine catégorie de ces touristes...

Le service est expéditif : on vient nous voir trois fois en l'espace de deux minutes pour savoir si l'on a choisi et dès que c'est la cas, on nous apporte les entrées avant même que nous ayons choisi le vin ou fini le caviar d'aubergine posé en apéritif. Une serveuse, à laquelle des clients ont demandé ce qu'était ce caviar d'aubergine a répondu qu'elle ne savait pas, avant de le renifler pour tenter de reconnaître la chose.
(cela se passe de légende...)

(là aussi)
Puis les plats arrivent à un rythme poussif. 
cassolette de porc confit et galettes de polenta
Mon dessert fut presque drôle : 1/2 opéra!

et celui-ci ne nous a pas laissé de souvenir!
Au total, les deux menus + deux verres de vin + une bouteille d'eau = 85€ à deux, et le désagréable sentiment de s'être bien fait pigeonner.
Oh Fooding, comment peux-tu à la fois recommander La Bastide et la Cour de la ferme??